Ligues et communauté dans le simracing. Une bonne chose ?

Ecrit par Zztuf

Le simracing, c’est une niche. Une vraie. On n’est pas sur Call of Duty ou Fortnite avec des millions de joueurs. Non, ici, à part Assetto Corsa (qui a 10 ans au compteur), aucun jeu n’arrive à dépasser les 5000 joueurs en moyenne. Autant dire que le “marché” est minuscule.

Et malgré ça, on a l’impression que chaque jour naît une nouvelle ligue ou communauté. Résultat ? Trop de ligues, pas assez de pilotes. Des grilles vides, des saisons qui s’effondrent en cours de route. Et quand il y a du monde… ce n’est pas forcément mieux.

Car l’ambiance ? Franchement, c’est souvent toxique. Pas forcément avec des insultes, mais dans une mentalité élitiste qui pourrit tout. Tu rates ton freinage ? C’est un drame national. Tu débutes ? Tu es catalogué “boulet” dès la première course. Tu cherches un coup de main ? Oublie. Ces ligues qui se disent “ouvertes à tous” n’accueillent en réalité que ceux qui savent déjà rouler vite, propre, et sans jamais se rater. Les autres ? Qu’ils se démerdent.

Et comme si ça ne suffisait pas, beaucoup de communautés en rajoutent une couche avec le business des setups et du coaching payant. Non pas proposé par les éditeurs eux-mêmes, mais par les joueurs. Tu veux progresser ? Paye. Bienvenue dans le merveilleux monde de la “communauté”.

Le paradoxe est là : ces ligues et serveurs se présentent comme l’endroit idéal pour partager une passion… mais dans les faits, on te juge au chrono, on t’ignore si tu galères, et on ne tolère aucune erreur. L’esprit de compétition est devenu un prétexte pour justifier l’absence totale d’entraide.

Alors quoi ? On continue comme ça ? On laisse le simracing rester un club élitiste où seuls les déjà-forts survivent ? Ou bien on réfléchit enfin à comment faire pour que les communautés soient réellement accessibles ? Parce que oui, ça impliquerait que les meilleurs lâchent un peu leur égo et tendent la main. Que les erreurs soient acceptées comme normales. Que l’apprentissage ait sa place. Bref, que “ouvert à tous” cesse d’être un slogan hypocrite.

Tant que ça n’arrivera pas, la conclusion est simple : les ligues et communautés simracing, ce n’est pas une bonne chose. C’est une barrière. Une barrière qui empêche la niche de s’agrandir, et qui décourage ceux qui auraient pu devenir les passionnés de demain.

Et après, on s’étonne que ça plafonne à quelques milliers de joueurs dans le monde entier…

Un exemple concret ? Tiens, dans une ligue que je connais, une division a ce problème classique : une line-up quasi complète, mais jamais plus de 11 pilotes en course. Et que fait l’orga ? Un beau pavé façon sergent-instructeur :

“Vous vous êtes inscrits de votre plein gré. Personne ne vous a forcés. S’inscrire signifie s’engager à participer régulièrement. Si vous ne respectez pas cet engagement, des décisions seront prises.”

Traduction : “C’est un jeu vidéo, mais on va vous traiter comme si vous aviez signé un contrat de travail.”
Sauf que… news flash : on est un samedi soir, les gars. Les gens ont une vie, des imprévus, parfois même juste pas envie. Le simracing est un loisir, pas une caserne militaire.

Et c’est ça le problème : ces ligues confondent passion et obligation. Résultat : les pilotes qui étaient censés se détendre se sentent sous pression, jugés, menacés. Et qu’est-ce qu’ils font ? Exactement l’inverse de ce que l’orga espère : ils se barrent.

Bref, à force de vouloir faire “professionnel”, beaucoup de ligues se sabotent toutes seules.